Saint-Nizier ( 38 ): un coup de projecteur.

Les goulottes électriques sont glissées dans la pente escarpée.

Grenoble. 1968. Les jeux olympiques. Un lourd dispositif d’éclairage équipe les falaises des Trois Pucelles sur la commune de Saint-Nizier-du-Moucherotte. Très peu utilisée cet installation a été rapidement abandonnée tout comme le tremplin de sauts à skis.

Les 30 septembre et 01 octobre 2018,une opération de Mountain Wilderness conjointe avec la commission « éthique et environnement » du syndicat national des guides de montagne ont mené une opération de démontage exposée sur un terrain difficile. Une installation très souvent signalée par les amoureux de ce site d’escalade. Le fruit d’une longue préparation sur le terrain a permis de réaliser cette opération symbolique pour l’anniversaire des cinquante ans des Jeux Olympiques.

Les projecteurs et leur support n’éclairent plus depuis longtemps

Les guides de haute montagne aidés par des bénévoles experts ont travaillé dans des conditions extrêmes. Digne de travaux acrobatiques exigeants, longés sur cordes, évoluant sur des terrains instables les 17 participants ont démantelé 1 tonne de matériel, projecteurs, câbles, ferrailles et déchets.

Un travail sur corde pour suivre toutes les infrastructures: ne rien laisser

Une coordination du groupe « Instalaltions Obsolètes »

Jean-Paul Rochaix et Nicolas Masson assurent la coordination des opérations.

Dans ces zones aux accès difficiles le traitement et l’évacuation des matériaux ont demandé une analyse fine pour s’affranchir de tout risque. Zones de travail, sécurité, mode opératoire, outillage, évacuation doivent se combiner pour le maximum d’efficacité. Une fois le secteur balisé, les équipes ont procédé aux découpes des câbles électriques, supports métalliques, goulottes. Tous ces éléments ont été descendus en suivant des couloirs naturels jusqu’au parking. Les projecteurs et supports sont conditionnés pour un héliportage.

La charge d’héliportage des projecteurs et supports
Avant tout un travail d’équipe et de sécurisation

La montagne a été débarrassée d’installations abandonnées dans un site emblématique, aux portes de Grenoble. La réhabilitation de ce site naturel par une équipe de résilieurs est un exemple d’engagement pour retrouver une nature initiale. Elle est partout autour de nous, même au plus proche de nos complexes urbains, demandant toute notre attention. Notre vigilance est la première forme de résistance sur les aménagements irresponsables et irrespectueux de ces milieux naturels sources de vies et d’expériences. Demain est déjà trop tard pour agir.

Les Trois Pucelles débarrassées des leurs vieux projecteurs. Dauphiné Libéré 06-10-2018

CHANTIER DE LA VENCE (38)

12 octobre 2019, Chartreuse Propre organise son 12 éme chantier de nettoyage sur la rivière de La Vence.

La Vence, c’est une bien belle rivière sur les balcons sud de la Chartreuse qui pendant des décennies a servie de poubelle, décharge, voir beaucoup plus…

Déposés, abandonnés, jetés, balancés, tous ces gestes maintes fois répétés par négligences, manquements, inconsciences se trouvent accumulés dans le lit de cette rivière sauvage, en lente dégradation. Une patiente usure de l’eau arrache micro-particules, micro-plastiques de ces déchets. Inexorablement entraînés par le flux ils se retrouvent ingérés par les poissons, passent par la chaîne alimentaire pour finir dans nos estomacs.

Travail de coupe et d’extraction délicats sur la Vence. Philippe Lemaire, Jean-Paul Rochaix.

La vidéo de cette découpe aquatique

Les enjeux d’un tel nettoyage n’ont fait aucun doute parmi les cinquante participants.Quatre groupes se sont répartis dans le secteur de la fontaine Galante, investissant le lit de la rivière et les pentes fort raides sous la route. La résilience écologique est bien là: l’homme a  la capacité de modifier favorablement son environnement naturel et toute cette équipe porte bien ce message. Dans l’eau, sous les blocs ou travaillant sur cordes les volontés ne s’ébranlent pas face à l’ampleur de la tâche.

Une nouvelle espèce de champignon, le bolet ferreux, fait des heureux…Philippe Lemaire, deux bénévoles et Jean-Paul Rochaix.

Arrachés, tractés, découpés, ramassés, portés ces déchets disparaissent méticuleusement de ce lit sauvage pour être stockés dans la benne mise à disposition par la Mairie, en attente de leur recyclage.

2,5 tonnes de déchets,de ferrailles et plastiques; triste récolte…

La bienveillance de l’homme réhabilite peu à peu ce site. La rivière retrouve sa sauvagerie après de patients efforts. Une nature authentique renaît doucement, par tronçons car la tâche reste importante sur l’ensemble de ce rivière et de ses abords. La ténacité et l’engagement des organisateurs en viendra à bout car elles sont contagieuses. Chartreuse Propre  développe une énergie considérable depuis des années, fruit de l’engagement de ses bénévoles, pour préserver cet environnement unique. Des rendez-vous à ne pas manquer et des initiatives à soutenir.

Démontage du monte charge du refuge de la Combe (74): une installation obsolète démontée.

#installationsobsolètes #démantèlement

Une opération réalisée avec la commune de Lathuile, l’association Mountain Wilderness et toute une équipe de bénévoles.


Démontage du monte charge du refuge de la Combe (74). Jean-Paul Rochaix, Laurent Flandrin.
Pylône découpé et couché au sol. Jean-Paul Rochaix et Laurent Flandrin

Sur les hauteurs de Lathuile (74), la montagne au Charbon offre ses chalets d’alpage accueillants. Un abris ouvert été comme hivers par la dynamique association Tous au Charbon (TAC). Si l’activité liée au charbon semble appartenir au passé, celle du pastoralisme est bien active. Dépourvue d’accès, un monte charge fut installé au début 2000. De conception Suisse, le mono câble supportait une nacelle autotractée. Ce monte charge a rempli sa fonction pendant plusieurs années. Il fut endommagé lors d’une manutention en réalisant une épissure. Son câble a cassé pour chuter dans la forêt de la combe d’Ire, avant d’être récupéré par tronçons par les forestiers et agriculteurs locaux. Les deux pylônes d’arrivée n’avaient pas pu être démontés faute de financement. Le monte charge n’ayant jamais été réhabilité, une piste carrossable a été construite afin de desservir les alpages.

Le pylône 2
Le pylône 1 au-dessus de la falaise de 200 m. Jean-Paul Rochaix

Un chantier très technique

C’est avec l’expérience de plusieurs bénévoles de Mountain Wildernness qualifiés et équipés pour ce travail délicat en hauteur que ce chantier s’est réalisé. En amont, une préparation rigoureuse de la logistique assura le bon déroulement de l’opération sur l’aspect sécuritaire et technique.

Le pylône 1 fortement incliné vers l’aval ne demandait qu’à tomber dans le vide des 200 m de falaise. Pour y remédier, un tire fort est posé avec une poulie de renvoie afin de le tracter vers l’amont, légèrement sur sa droite pour forcer sa chute sur le seul replats. La coupe est réalisée à la disqueuse thermique, outils indispensable pour ce genre d’intervention. D’abord entamée sur la partie aval du tube, la coupe suivie la circonférence pour ne laisser qu’une dizaine de centimètres de métal qui servit de charnière lors de la chute du pylône.

Pose du câble du tire-fort. Jean-Paul Rochaix et Philippe Lemaire
Une coupe bien maîtrisée, bien préparée….
Coupe du tube en sections transportables Philippe Lemaire, Laurent Flandrin, Jean-Paul Rochaix.

Pour les deux pylônes une fois au sol, il ne restait plus qu’à déboulonner les têtes de potence. Fortement serrés à la clés choc, les boulons sont venus après des efforts combinés.

Les boulons étaient serrés à la clés choc ce qui mis à rude épreuve le matériel. Fleury Gelay, Philippe Boyer, 2 employers communaux.

La coopération entre tous les acteurs de l’opération (Mairie de Lathuile, TAC, Mountain Wilderness, locaux) a été efficace pour réhabiliter cet espace naturel. Une fois tracté sur la piste, les morceaux sont chargés sur différents véhicule.

Puis descendus dans les locaux techniques municipaux en attendant leur recyclage via le ferrailleur local.

L’équipe pour cette journée de démontage

Les résilieurs écologiques de cette belle journée de démontage se sont vu offrir un déjeuner par la Mairie dans le confortable refuge. Un moment convivial riche en échange pour de futurs projets. Après une sympathique pose au refuge géré par la TAC, le convoie pris la piste en direction des locaux techniques de la Mairie pour y déposer les restes du monte charge.. Le refuge de la Combe a vu son environnement réhabilité par une volonté commune, celle de pouvoir dire que l’homme à la capacité d’intervenir favorablement sur le milieu naturel.

Jean-Paul Rochaix

VERDON : Résilience écologique au cœur des Gorges.

Une très belle opération menée conjointement par l’association Mountain Wilderness et le Parc régional de Parc naturel régional du Verdon


 

Un équipement adapté aux conditions particulières.

Connues pour leur beauté calcaire rougeâtre et son eau émeraude, les Gorges du Verdon attirent chaque année plus d’un million de visiteurs, de pratiquants d’activités telles que l’escalade, l’eau vive, la randonnée, … Des lieux sauvages, inaccessibles à une certaine époque sauf pour les explorateurs. Lieux de l’invisible qui attirèrent  déchets et dépôts sauvages.

Technique de halage pour ce pneu de 80kg.
Découpe sous haute sécurité pour ce tronçon de rail. Jean-Paul Rochaix, Jean-Christophe Caillaud.

Activités touristique, sportive, industriel ou de négligence, elles ont toutes un point commun, celui de converger dans le lit de la rivière. Emportés par la gravité et les crues, ces déchets sont les témoins d’un passé insouciant.

Ce wagonnet de mine fait grise mine devant les pics et l’énergie de l’équipe.

Un long travail de reconnaissance avec les écogardes du Parc régional du Verdon permis d’évaluer toute l’ampleur de cette opération. Difficultés d’accès sur les rives accidentées, ramassages et extractions demandant de gros efforts et une évacuation par portage.

Un sac bien plein de matériel adapté. Jean-Paul Rochaix.
Un travail d’équipe… Jean-Paul Rochaix, Laurent Flandrin.

LE SYNDROME DU PAPIER DE BONBON

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le papier de bonbon, syndrome de l’environnement délaissé.

Arriver sur au sommet, au bord d’un lac en montagne pour découvrir des papiers de bonbon, c’est trouver un environnement dénaturé qui appelle difficilement au respect du lieu. Jeter son papier ou sa boite vide passerait inaperçu.

Pourtant se baisser pour ramasser « un papier de bonbon », c’est donner de l’importance à de l’insignifiant.

C’est prendre conscience que le papier de bonbon pèse lourd, qu’il est le début d’un laisser faire qui peut amener d’autres papiers de bonbon.

C’est ce dire qu’il n’est pas grand chose, que ce papier de bonbon ne pèse rien mais que mon geste pour le ramasser est lourd de représentation:

-Il ouvre le regard vers ce qui n’a pas lieu d’être dans un milieu fragile qu’il convient de protéger.

-Il ouvre l’esprit sur la manière d’agir pour mieux le protéger.

-Il ouvre vers une démarche respectueuse de valeurs et de sites communs.

Tout le monde peut ainsi se sentir concerné, quel que soit son niveau ou sa volonté: d’un papier de bonbon, d’une boite de conserve…à une carcasse d’avion.