Gorges du VERDON: l’envol de la DAUPHINE

Faisant suite à l’opération de la mi-septembre, l’héliportage de charges réparties dans le Grand Canyon fut réalisée ce lundi 23 novembre par le Parc régional du Verdon.

Le petit matin au belvédère de Bau Bèni, pas un bruit. Les attestations sont bien signées et le temps semble figé dans le froid sec. Quel contraste avec la chaleur et l’animation de septembre. Le soleil monte, un vautour passe et nous commençons la descente avec Timothée par la via cordata.

Les trois autres équipes descendent par la Malines. Elles iront sur les rives du Verdon retrouver les charges. Des pneus, du plastique, de la ferraille, tout ce que le Verdon a reçu par négligence de l’homme est là, prêt à repartir après un long travail d’équipe de nettoyage lors des derniers mois. L’aboutissement d’un an de préparation doit se concrétiser dans quelques minutes.

Sur cette vire, la nature est forte, la solitude grande, même au pied « Liberté Surveillée » cette magnifique voie. Les traces du travers de notre civilisation vivent leur derniers instants et elles doivent le sentir… Derniers échanges par radio avec les équipes, dernières répétitions des gestes d’accrochage et d’évacuation avec Timothée, reconnaissance de l’hélicoptère. Elles tremblent déjà…

Jetée depuis le belvédère, elle repartira par les airs

Nous passons en dernier. Un petit sursis pour tous ces déchets avant d’entamer une seconde vie par la filière du recyclage. Certains auraient mieux fait de ne pas naître… C’est d’abord un ronflement, puis le bruit saccadé des pâles fendant l’air. Quand le souffle froid et puissant nous envahit les gestes précis doivent être là. Trois, quatre secondes, le big bag se soulève, semble flotter irréellement suspendu tandis que nous luttons pour ne pas être plaqué. Merveilleuse technologie emportant ce tas de ferraille, résidu de consommation d’une technologie dépassée.

L’envole de la DAUPHINE…

Triste fin pour un déchet, car il n’est plus. Il va redevenir acier, matière première. Heureuse issue pour cette vire après les quatre rotations de l’hélicoptères, elle retrouve sa naturalité. Partent ainsi pneus, plastique, ferrailles et débris d’avion. Ce dernier, arrivé par les airs d’un itinéraire téméraire, repartira, lui aussi, par les airs.

Jean-Paul Rochaix

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